Les résultats du recensement
La météo n'a pas été favorable le weekend des 3 et 4 février 2024, lors du Grand Recensement des oiseaux de jardin. La bruine était continue du samedi au dimanche, avec de la pluie à certains endroits. Ce temps diminue la détectabilité des oiseaux, d’une part, parce qu’ils sont plus discrets et, d’autre part, parce que les conditions de visibilité sont moins bonnes pour les observateurs.
Faits saillants du weekend
La mésange charbonnière se trouve en haut du podium, loin devant les autres espèces. Suivent ensuite au coude à coude la mésange bleue, le merle et le rouge-gorge, et, en 5ᵉ position, la pie bavarde. Ces oiseaux du top 5 sont présents dans plus de 70% des jardins recensés !
La pie bavarde est dotée de grandes capacités cognitives et est particulièrement rapide et efficace dans les changements de comportement et d’écologie. Par conséquent, elle exploite au mieux les ressources que lui offre l’humain et parvient mieux que d’autres espèces à survivre dans un environnement dégradé et banalisé. Pour rappel, les corvidés adorent les vastes surfaces tondues : ils s’y promènent pour trouver leur nourriture.
Autre constat : seules 9 espèces sont présentes dans plus de la moitié des jardins, tandis que 75 % des espèces observées cette année apparaissent dans moins de 20 % des jardins. Ces chiffres montrent une faible diversité globale. Natagora encourage les citoyens à maximiser la multitude des habitats qu’ils peuvent proposer, à l’heure où les jardins deviennent un refuge majeur pour la faune. Tous les conseils de l’association sont rassemblés sur le site de son Réseau Nature : reseaunature.natagora.be/conseils.
Le brusque réchauffement des températures à partir du 21 janvier, après une période de gel intense et de neige, semble avoir “éloigné” des jardins certaines espèces qui y avaient afflué lors de cette courte période, comme le pinson du nord. Grand consommateur de faines, qu’il mange au sol, le pinson du nord se rencontre dans les milieux boisés de hêtres. La couche de neige l’empêchait d’accéder à cette ressource, l’incitant à se réfugier dans les jardins.
Mise en perspective
L’analyse des données récoltées lors de deux décennies de Grand Recensement révèle un déclin général des passereaux de jardin : grive musicienne, mésange nonnette, accenteur mouchet, tourterelle turque… Cette situation est la conséquence directe de la pression négative que l’humain continue de mettre sur la nature : artificialisation des milieux, fragmentation des habitats, trop peu de place pour la biodiversité dans les aménagements, dérèglement climatique.
Le pigeon ramier montre une belle augmentation depuis le début des comptages. Il est possible qu’il devienne progressivement moins farouche. Il s’établit de plus en plus souvent dans nos villes.
Pourquoi encoder ses observations, même s'il y a peu ou pas d'oiseaux au jardin ?
Natagora rappelle que l’absence d’oiseaux au jardin constitue une observation en soi. Il est très important que les données de faible abondance ou d’absence totale soient également encodées pour qu’au final les résultats donnent une meilleure vue possible de la réalité. Les variations d'abondance liées aux conditions météo seront prises en compte dans l'analyse des tendances.
L’association remercie grandement toutes celles et ceux qui se sont impliqués dans cette 21ᵉ édition du grand comptage hivernal !